initiation à l'épigraphie grecque par Claire Tuan, Beroia-2.

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Suite des inscriptions de Beroia :

entree du musee

n°87

Beroia 87

Beroia 87

Encore une belle gravure ! Le ksi, l'êta et l'epsilon ont,
comme dans plusieurs des inscriptions précédentes, une petite "vague" horizontale ;
deux ligatures : NE et NH ;
et les ôméga ont été gravés en deux temps : d'abord un rond parfait, comme un omicron,
puis, gravées plus légèrement, les deux "pattes" de la base :
omega

Transcription et traduction :
κατὰ τὸ δόξαν
τοῖς συνέδροις
Τορκουᾶτον
Λυσιμάχου ❦ Ἰώ-
ριον Ἰσιδώρα Ἀ[ν]-
τιγόνου ἡ γυνὴ
   αὐτοῦ.

Selon ce qui a plu
aux synèdres,
Isidôra fille
d'Antigonos,
son épouse,
(a élevé le monument de)
Torquatos
fils de Lysimachos
,
de la cité d'Iôron
.

Le personnage honoré est d'une petite cité, Iôron,
qui a été localisée au nord de Thessalonique,
près de la frontière avec la République de Macédoine,
à 2,5 km au nord du village de Palatiano :

Palatiano    Ioron
                                         Google Maps et Google Earth, le site archéologique d'Ioron

Pourquoi Torquatos a-t-il été honoré par le synédrion de la Macédoine,
à Beroia, si loin de chez lui ?
On peut penser qu'il devait être l'un des synèdres, représentant de sa cité au sein du synédrion.
On a découvert sur le site archéologique 4 belles statues de personnages,
qui sont maintenant au musée de Kilkis.
Qui sait si notre Torquatos ne serait pas l'un des personnages représentés ?



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n°89

Beroia 89

Beroia 89

Superbe gravure, très régulière et sans fioritures.
Quelques omicron en losange en fin de lignes,

quelques ligatures : HN,  NT : NTA, et OY : autou,

le graveur a juste oublié de compléter un alpha (l'avant dernière lettre) par la barre horizontale :
Ailias.

Transcription et traduction :
τὸ λαμπρότατον
συνέδριον ∙ Μ(ᾶρκον) ∙ Οὔλ-
πιον Ἰσόδημον
τὸν δοκιμώτατον
τῶν ῥητόρων ἀρε-
τῆς ἕνεκα καὶ εὐνοί-
ας τῆς εἰς τὴν ἐπαρ-
χείαν ἀναστησά-
σης τὸν ἀνδριάντα
τῆς γυναικὸς αὐτοῦ
Αἰλί<α>ς Ἰουλίας.

Le très illustre synédrion
(honore)
Markos Oulpios
Isodèmos
,
le plus estimé
des rhéteurs,
en raison de sa valeur
et de son dévouement
envers la province,
son épouse Ailia Ioulia
ayant fait ériger la statue.


C'est par ses qualités d'orateur que ce personnage a dû rendre des services
non seulement au koinon, mais à toute la province.
Et c'est la seule inscription de notre liste où il soit expressément fait mention
de la statue que son épouse a fait ériger en son honneur.

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n°92

Beroia 92

Beroia 92



Transcription et traduction :
κατὰ τὸ δόξαν
τῷ λαμπροτάτῳ
συνεδρίῳ Ἰού-
νιον Διοσκου-
ρίδην τὸν καὶ
Δουλκίτιον
ἤθους καὶ εὐ-
παιδευσίας
χάριν ἡ μήτηρ
Ἰουνία Καλή.

Selon ce qui a plu
au très illustre
synédrion,
sa mère Iounia Kalè
(a fait élever le monument de)

Iounios Dioskouridès
appelé aussi
Doulkitios
,
pour ses bonnes moeurs
et sa belle éducation.


Lorsqu'on mentionnait la "bonne éducation" dans une inscription honorifique,
il s'agissait le plus souvent d'un homme jeune, voire d'un jeune homme.
Mais nous ignorons pour quelle raison exactement le synédrion a voulu honorer
ce jeune Iounios Dioskouridès qui se faisait appeler aussi Doulkitios (nom romain : Dulcitius).
Est-il mort jeune ?
Et l'expression κατὰ τὸ δόξαν signifie-t-elle qu'il y a eu une décision
émanant du synédrion pour honorer ce personnage et consoler les parents,
ou bien simplement que la demande de la mère,
d'élever un monument en l'honneur et en mémoire de son fils,
a été autorisée par le synédrion ?



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n°94

Beroia 94

Beroia 94

Voici une écriture très différente, marquée par les losanges des omicron et des thêta,
comme pour l'inscription n° 78 et pour celle ci-dessous (n°98).
Aucune ligature, mais quelques lettres plus petites en fin de ligne,
pour respecter la coupe des mots ou des syllabes.

Transcription et traduction :
κατὰ τὸ δόξαν
τῷ λαμπροτάτῳ
συνεδρίῳ ∙ Τιβ(ερίαν) ∙ Κ∙λ(αυδίαν) ∙
Κο<ϊ>ντιανὴν ∙ Τιβ(ερίου) ∙ Κλ(αυδίου) ∙
Πρείσκου τοῦ μα-
κεδονιάρχου καὶ
Φλαβίας Ἰσιδώρας
τῆς μακεδονι-
αρχίσσης θυγατέ-
ρα ἡ μήτηρ. ❦

Selon ce qui a plu
au très illustre synédrion,
sa mère (a fait élever le monument de)
Tiberia Klaudia
Quintianè
,
fille de Tiberios
Klaudios Preiskos
le macédoniarque
et de Flavia Isidôra,
la "macédoniarquesse".

Nous retrouvons la même formulation que dans l'inscription précédente :
Selon ce qui a plu au très illustre synédrion.
C'est cette fois-ci une femme ou une jeune fille qui est honorée, pour quelle raison ? Nous l'ignorons.
Est-ce seulement parce qu'elle est fille de deux personnes très haut placées ?
J'ai volontairement transcrit le titre de la mère au plus près du mot grec : μακεδονιαρχίσση.
Cette Flavia Isidôra (la mère) était-elle elle-même à la tête du koinon des Macédoniens,
ou bien simplement l'épouse du macédoniarque ?
Je n'ai trouvé qu'une seule autre occurrence du titre de μακεδονιαρχίσση,
dans une inscription de Thessalonique en l'honneur d'un prêtre
dont les parents étaient eux aussi tous les deux macédoniarques,
ce qui ne nous avance pas pour répondre à la question.


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n°98

Beroia 98

Beroia 98

Même type d'écriture que l'inscription précédente, avec ses omicron et ses thêta en losange.
Notons que ce qui a facilité le travail du graveur,
c'est que dans ce style de gravure, à part les ôméga, les rho et le ksi,
aucune autre lettre ne présentait de formes courbes.

Transcription et traduction :
κατὰ τὸ δόξαν
τοῖς συνέδροις
Σεπτίμιον Πομπώ-
νιον Προκλιανὸν
Ὀρέστην ἤθους καὶ
εὐπαιδευσίας χά-
ριν οἱ γονεῖς Προ-
κλιανὸς Ὀρέστης
καὶ Πομπωνία Ἀρ-
καρία ἡ καὶ Ἡγή-
   σιλλα.

Selon ce qui a plu
aux synèdres,
ses parents
Proklianos Orestès
et Pompônia Arkaria,
dite aussi Hègèsilla,
(ont élevé le monument de)

Septimios Pompônios
Proklianos
Orestès
,
en raison de
ses bonnes moeurs
et de sa belle éducation.


Nous retrouvons la même situation que dans l'inscription 92 ci-dessus :
Un jeune homme est honoré par ses parents pour sa belle éducation.
Les éditeurs de l'inscription pensent que l'honoré est mort jeune,
et que le synédrion a accordé ces honneurs à titre de consolation pour les parents.
Remarquez comme le nom du jeune homme reprend à la fois des éléments du nom du père et du nom de la mère.
Le deuxième nom de la mère, Arkaria, n'est pas connu ailleurs que dans cette inscription.
Doit-on le rapprocher du mot latin "arcarius" qui peut signifier
soit le caissier ou le coffre-fort, soit le contrôleur du fisc, soit l'archer ???


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