initiation à l'épigraphie grecque par Claire Tuan, les cercles d'Epidaure.
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les cercles d'Epidaure

Tout le monde parle du théâtre d'Epidaure, et c'est vrai qu'il est beau, parfait même,
et qu'on ne se lasse pas de s'asseoir sur ses gradins et de goûter l'harmonie du lieu,
 surtout en fin de journée ou au petit matin, quand la lumière caresse les gradins
qui ne sont plus (ou pas encore) pris d'assaut par les hordes barbares !

theatre Epidaure

Mais qui a l'idée, en entrant sur le site, de jeter un coup d'oeil à gauche
 sur les stèles et les petits autels
rangés au garde à vous le long du mur externe du musée ?

C'est à ce coup d'oeil oblique ("loxias" comme l'Apollon de Delphes),
que je vous invite maintenant, pour y découvrir quelque chose de très étrange...

En longeant le musée, vous allez chercher, parmi d'autres, les pierres suivantes
(elles sont dans l'ordre où je vous les présente,
et je vous en présenterai 6 autres par la suite) :

epidaure3  epidaure6  epidaure8  epidaure9


Approchons-nous pour les lire.

Voici ce que dit la première :

epid3 inscription photo.
IG IV2 1, 406
epid3-IG 406

traduction :
(autel)
d'Agathos Théos.
Tib(erios) Kl(audios) Xénoklès
qui a été porte-feu
en l'an 101.

Plusieurs de ces inscriptions portent une date fixée à partir de l'année où l'empereur Hadrien avait visité Epidaure, en 124 apr. J.C.
La première année de l'ère d'Hadrien allait de septembre 123 à septembre 124.
Donc 123/4 + 101 = 224/5 apr. J.C.



puis la deuxième :

epid6 inscription photo
IG IV2 1, 390
epid6-IG390texte
traduction :
Pour tous (les dieux) et toutes (les déesses),
Euporos fils d'Euporos, qui a été hiérapole,
  en l'an 43.
123/4 + 43 = 166/7 apr. J.C.


puis la troisième :

epid8 inscription photo
IG IV2 1, 549
texte epid8-IG 549
traduction :
Hiéroklès fils d'Aphrodeisios,
prêtre d'Asklépios Sauveur,
à  la Toute Divinité, suite à un rêve.



et enfin la quatrième :

epidaure 9
IG IV2 1, 469
epid9- IG 469 texte
traduction :

  A Asklépios
le Bienfaisant,
Philippos.


 {dessin}   11

Tiens, que signifie ce dessin, et le numéro qui le suit ?
J'ai d'abord découvert deux choses :


--> Que dans la base de données épigraphique, ce dessin n'est pas reproduit,
mais signalé par le mot latin "circulus ", suivi d'un numéro et du nom d'un dieu en latin (flèche rouge).
A côté du cercle est transcrit (flèche bleue) un nombre : ici, avec le iota = 10 et l'alpha = 1, on obtient 11.
Mais que signifie ce 11 ? Pas facile de répondre, il va falloir enquêter...

PHI-epidaure IG469

--> Qu'en tapant "circulus " dans le moteur de recherche de la base de données PHI, j'obtiens 118 occurrences pour Epidaure,
toujours pour des autels consacrés à divers dieux, et avec 55  modèles différents, que les épigraphistes ont numérotés de 1 à 55.
 Mais attention, ne confondons pas ce numéro avec le nombre écrit sur la pierre en lettres grecques !



A ce stade de ma recherche,
Internet n'apportait plus suffisamment d'aliment à ma curiosité.
Je suis donc allée consulter en bibliothèque le volume des IG IV (1902)  qui contient les inscriptions d'Epidaure,
et j'ai trouvé p. 186 à 190 la présentation et l'explication de tous les "circuli " en question, chacun correspondant à une divinité.
Je vous en présente ici quelques uns :

cercle 1 Agathe
n°1, Agathè
cercle 2 Agathos Theos
n°2, Agathos Theos

n°5, Athanaia Ergana
cercle 6 Athèna Kalliergos
n°6, Athèna Kalliergos
cercle 9 Apollon
n°9, Apollon
cercle 11 Artemis
n°11, Artémis
cerc13 à 16 Asklépios
n°13, 14, 15, 16, Asklépios
cercle 17 enfants d'Asklépios
n°17, enfants d'Asklépios
cercle 25 Zeus
n°25, Zeus
cercle 28 Helios
n°28, Hélios
cercle 29 Epionè
n°29, Epionè
(fille d'Asklépios)
cercle 31 Herakles
n°31, Héraklès
cercle 32 divers héros
n°32, divers héros
cercle 34 Isis
n°34, Isis
cercle 35 Machaon
n°35, Machaon (fils d'Asklépios)
cercle 36 Meter theon
n°36, Megala Mater, ou
Mèter Theôn
cercle 43 pantes theoi
n°43, tous les dieux, ou
tous et toutes,
Pantheios, ou
les 12 dieux
cercle 49 Telesphoros
n°49, Télesphoros
(fils d'Asklépios)
Photographies à partir des IG IV.

Etrange, non ?  A quoi donc ces cercles servaient-ils ?

Patience, retournons d'abord voir les trois premières pierres photographiées,
pour voir si elles comportent l'un de ces cercles :

epidaure3
IG IV2 1, 406
En haut de notre première inscription, on voit bien un cercle, mais ma photo n'est pas assez nette pour que l'on distingue le dessin à l'intérieur. Nous ferons donc confiance à la base épigraphique, qui nous dit : "circulus " n°2, donc quel dieu ? Pour le savoir, soit vous remontez au tableau ci-dessus, soit vous relisez la première ligne de l'inscription : Agathos Theos, "dieu bon". Quel est ce dieu bon ? Si nous observons le relief : un dieu barbu, avec un serpent, il nous fait penser à Asklépios. Mais gardons lui ce nom d'Agathos Theos.

epidaure6
IG IV2 1, 390
En bas de notre 2ème inscription, on discerne un cercle bordé à l'intérieur de 12 points : c'est le cercle n°43, "tous et toutes", ce que confirme l'inscription qui commence par ces mots au datif :
PASI  KAI  PASAIS
= à tous et à toutes.

epidaure8
IG IV2 1, 549
En bas de notre 3ème inscription, on reconnaît le même cercle que dans la précédente :
le n°43, ici pour l'entité divine appelée "Pantheios", c'est-à-dire "toute(s) divinité(s)",
qui se lit à la 4ème ligne de l'inscription.

Ainsi ces cercles servaient à identifier la divinité destinataire de chaque autel.
Mais pourquoi, puisque l'inscription l'indiquait déjà ?
Il apparaît, si l'on regarde bien la gravure de la 4ème inscription,
que le cercle n'a pas été gravé par la même personne, ni avec le même soin que les lettres.
Le cercle et le numéro qui l'accompagne seraient donc un ajout tardif ?

epidaure 9

Et puis, quelle était la raison d'être de ces numéros gravés à côté du cercle ?
Sur les 4 pierres que j'ai photographiées, on ne les distingue pas toujours très bien.
J'ai donc consulté la base épigraphique PHI, et voici le résultat :
sur la première inscription,  était gravé  pi + thêta = 89
sur la deuxième,   iota + gamma = 13
sur la troisième,   iota + bêta = 12
sur la quatrième (bien visible),   iota + alpha = 11.

Si nous retournons consulter la base épigraphique en tapant le mot circulus,
nous voyons que ces cercles et ces numéros sont une spécialité d'Epidaure.

J'ai compté 142 cercles gravés sur des autels d'Epidaure, mais seulement 106 numéros,
car sur certaines pierres on n'a pas pu lire de numéro,
tandis que j'ai relevé 3 numéros qui n'étaient pas (ou plus) accompagnés d'un cercle.
100 (rho) est le numéro le plus élevé.

--> 40 numéros n'apparaissent qu'une fois,
--> 27 apparaissent 2 fois,
sans toutefois se rattacher les 2 fois à la même divinité,
--> et 4 apparaissent 3 fois :
ainsi le numéro 11 (iota+alpha), apparaît une fois pour Asklèpios,
une fois pour Aphrodite Ôrania, et la troisième fois pour le héros Klaikophoros.

Et il faut bien sûr compter avec les pierres qui n'ont pas été retrouvées.
Alors ?

Tentons une comparaison avec un autre grand sanctuaire grec qui possédait lui aussi
de nombreux autels pour toutes sortes de divinités : Olympie.
Sur les autels d'Olympie, ne sont gravés ni des cercles, ni des numéros comme on en voit à Epidaure.
Mais un passage de la description que fit Pausanias de ce sanctuaire peut nous mettre sur la voie.
Il y décrit tous les autels qu'il a pu voir, et si j'ai bien compté il y en avait environ 70 !
Voici le texte. En rose, les passages qui nous éclairent le plus sur notre sujet.

extraits de Pausanias, Livre V, chapitres 14-15 : les autels à Olympie.

[4] Après avoir parlé du grand autel, venons-en aussi à tous les autres. Mon propos suivra l'ordre selon lequel les Eléens font leurs sacrifices. Ils sacrifient d'abord à Hestia, et en second à Zeus Olympien en allant à l'autel qui est à l'intérieur du temple, en troisième lieu à Zeus et Poséidon, le sacrifice se faisant sur un même autel. En quatrième et cinquième lieu ils sacrifient à Artémis et à Athéna, en sixième lieu à (Athéna) Erganè. C'est aussi à cette Erganè que les descendants de Phidias, chargés du soin de nettoyer la statue de Zeus, font un sacrifice avant de commencer le nettoyage. Athéna a encore un autre autel auprès du temple,  et à côté est l'autel d'Artémis [...].
[6] Après cela ils sacrifient à Artémis et à Alphée sur un même autel. Non loin de là a été érigé un autre autel  consacré à Alphée ; Héphaïstos a le sien auprès.

[7] Ensuite il y a un autel dédié à Héraklès Parastatès, et quatre autres dédiés à ses frères, Epimedès, Idas, Paionaios, et Iasos [...]. Là où sont les fondations du palais d'Oenomaos il y a deux autels érigés l'un à Zeus Herkaios [...], l'autre à Zeus Keraunios.

[8] Le grand autel, dont j'ai parlé précédemment, est appelé autel de Zeus Olympien ; à côté il y a un autel aux dieux inconnus, puis l'autel de Zeus Katharsios, et celui de la Victoire, et encore un autel de Zeus, surnommé Chthonios ; il y a aussi des autels consacrés à tous les dieux, à Héra Olympienne, fait de cendre lui aussi, dont on dit que c'est une consécration faite par Klyménès. Suit l'autel d'Apollon et Hermès en commun, parce que les Grecs regardent Hermès comme l'inventeur de la lyre, et Apollon comme l'inventeur de la cithare.

[9] Un autel d'Homonia vient après, puis à nouveau un pour Athéna et celui de la mère des dieux. Tout près de l'entrée du stade il y a deux autels, l'un dédié à Hermès Enagonios, l'autre à Kairos [...].

[10] Dans la partie qui est consacrée à Gaia, il y a son autel qui est aussi fait de cendres [...].
A l'endroit appelé Stomion, on a construit un autel à Thémis. Près de là est aussi celui de Zeus Kataibatès ; il est environné d'un mur, et fort peu distant du grand autel. Au reste en parcourant tous ces autels, j'avertis le lecteur que j'ai suivi l'ordre, non de leur situation, mais des sacrifices que les Eléens ont accoutumé d'y faire. A côté du temenos de Pélops on voit encore un autel consacré à Bacchus et aux Grâces. Entre deux c'est l'autel des Muses, et celui des Nymphes ensuite.

XV. [1] Au-delà de l'Altis est un édifice que l'on nomme l'atelier de Phidias ; c'est dans cette maison qu'il a fait la statue de Zeus : vous y trouverez un autel dédié à tous les dieux en commun.

[3] Si vous prenez ensuite à gauche dans l'Altis, vous verrez l'autel d'Aphrodite, puis celui des Heures. Sur le derrière du grand temple il y a un olivier sauvage que l'on nomme l'olivier aux belles couronnes, parce qu'on se sert de ses rameaux pour couronner les vainqueurs. Auprès de cet olivier sauvage est un autel dédié aux Nymphes, et ces Nymphes s'appellent aussi les Nymphes aux belles couronnes.

[4] Hors de l'Altis, à droite du Léonidaion, vous avez l'autel d'Artémis Agoréa, puis l'autel de Despoina [...]. Vous trouverez ensuite l'autel de Zeus Agoraios ; et devant le lieu où s'assemblent les bouleutes, l'autel d'Apollon Pythios et après lui celui de Dionysos que l'on dit avoir été érigé il n'y a pas longtemps par des particuliers.

[5] Sur le chemin qui mène aux barrières des chevaux, on voit un autel avec cette inscription : Au conducteur des Parques. On ne peut pas douter que ce ne soit une épiclèse de Zeus ; car lui seul commande aux Parques, et sait ce que le destin réserve aux hommes. L'autel des Parques est presque attenant et s'étend en long ; celui d'Hermès suit de près. Ensuite on en voit deux autres dédiés à Zeus "très haut" (hypsistos). Dans cet espace que l'on nomme les barrières, vers le milieu, Poséidon et Héra représentés à cheval ont chacun un autel tout découvert. Près de là il y a une colonne, contre laquelle est adossé l'autel des Dioscures.
[6] Et à l'entrée de l'hippodrome, pas loin de ce qu'ils appellent l'Eperon, Arès et Athéna, tous deux à cheval, ont aussi leur autel, l'un d'un côté, l'autre de l'autre. Au dedans, près de l'Eperon, c'est l'autel de la bonne Fortune (agathè Tychè) ; ensuite celui de Pan et celui d'Aphrodite. Plus loin c'est l'autel de ces nymphes qu'ils nomment invincibles. En revenant du portique d'Agnaptos, ainsi appelé du nom de son architecte, vous avez à votre droite un autel d'Artémis.

[7] Et en rentrant dans l'Altis par la voie des processions, vous voyez derrière le temple d'Héra deux autels dédiés, l'un au fleuve Kladéos, l'autre à Artémis. Un peu au-delà il y en a trois autres, dont le premier est consacré à Apollon, le second à Artémis surnommée Coccôca, et le troisième à Apollon dit Thermios.

[8] Devant le Théékoléon [...], il y a un édifice, et dans un coin de cet édifice un autel de Pan : le prytanée pour les Eléens est dans l'Altis, près de la sortie qui est après le gymnase. Devant la porte du prytanée il y a un autel d'Artémis Agrotera.
[9] Et dans le prytanée même, près du lieu où est le foyer sacré, il y a encore un autel dédié à Pan. Ce foyer sacré est fait de cendres, et l'on y entretient soigneusement du feu jour et nuit toute l'année. On en prend la cendre pour faire cette espèce de mortier dont on répare  l'autel de Zeus, ainsi que je l'ai raconté.

[10] Chaque mois les Eléens sacrifient sur tous les autels dont j'ai fait mention. Ils couvrent l'autel de feuilles d'olivier, brûlent de l'encens et de la farine de froment pétrie avec du miel, et usent de vin dans leurs libations, excepté lorsqu'ils sacrifient aux Nymphes, ou à cette divinité qu'ils nomment Despoina, ou à tous les dieux en général, car alors ils ne se servent point de vin. Le soin de ces sacrifices est confié au prêtre dont c'est le tour de présider, car chacun a son mois d'exercice. Il est assisté des devins, de ceux à qui il appartient d'apporter les libations, des interprètes, d'un joueur de flûte, et de celui qui fournit le bois.


La lecture de ce long passage de Pausanias nous permet d'imaginer ce que devait être aussi la tournée des autels à Epidaure.

 On peut penser que les numéros ont été gravés
soit pour indiquer l'ordre dans lequel devait se faire cette tournée
,
soit lors d'un inventaire.

Nous verrons plus loin une explication possible.
 
Quant à la périodicité de ces tournées, nous n'en savons rien,
car malheureusement Pausanias n'a pas été, loin de là,
aussi disert pour décrire Epidaure que pour décrire Olympie.

Toutefois une inscription d'Epidaure, hélas très fragmentaire,
IG IV2, 1, 742,   du IIe ou IIIe s. apr. J.C.,
semble bien préciser cette tournée des autels :

 
   fragment 1
ἡμ̣ερείσια        vac.         [ἱερά].
   vac.                      ἐφ’ ἑκάστης  vac. ὥ[ρας — —]
   [ὁ πυρφόρος — — τέ]φρας πληρώσας περίεισιν πάντας τοὺς βω[μοὺς — —]
   [— — — — — ὁ πυρφ]όρος ἔνδον ἐν τῶι Μητρῴῳ ην[— — — — — — — — —]
   [— — — — — — οἰνοχ]όῃ(?) ∶ εἶτ’ ἐν Ἀφροδισιδείωι ὁμοίω[ς — — — — — —]
   [— — — — — — — ὁ π]υρφόρος ἐπιβοᾷ ἑκάστου λύχνου [— — — — — — —]
   [— — — — — — — — τ]ῷ τῆς ∙ἱ∙ερᾶς λυχνίας πρὸς τ[— — — — — — — — —]
   [— — — — — — — —]Ι̣ου ἐν τῇ ἀρκτῴῳ θύρᾳ, β’ ἐν τῇ [— — — — — — — — ]
   [— — — — — — — —]ου, β’ πρὸς τῷ λουτρῷ, α πρὸς [— — — — — — — — —]
         vac. εἶθ’ ὅταν ἑσπέρας αἱ σπο[νδαὶ γίνωνται, — — —]
   [— — — — — — ὁ ἱερ]εὺς προσκλείνεται πρὸς με[— — — — — — — — — — —]
   [— — — — — — — —]ρος καθέζεται ἐπὶ θρόνου [— — — — — — — — — — —]
   [— — — — — — προ?]σφέρει τὸ θυμιατήριον κ̣[— — — — — — — — — — — —]
   [— — — βωμ— — — τ]οῦ Ἀπόλλωνος, τοῦ Ἀσκ[ληπιοῦ, — — — — — — — —]
   [— — — — — — ἐκ κ]υάθῳ ἄκρατον προσφ[έρει — — — — — — — — — — —]
   [— — — — — — — —]αι μέρη. εἶτα θερμῷ [ὕδατι? — — — — — — — — — —]
   [— — — — — — — — τ]ὸν τῶν Ἀνάκων [βωμὸν — — — — — — — — — — —]

   fragment 2
   [— — — — — —]ι τὴν μ[— — — — — — — —]
   [— — — τῷ Οὐ]ρανῷ. εἶτα τῇ [Γῇ(?) — — —]
   [— — — ὁ ἕω]θεν ἀνατέλλων̣ [— — — — —]
   [— — — — —]λον προσαγορευό[μενον — —]
   [— — — — —]ι τὴν ἑτέραν θύρα[ν — — —]
   [— εἰς τὰ προπύ]λαια εἴσεισιν [— — — — —]
   [— — — — —]της ∶ τὸν σκύ[φον — — — —]
   [— — — — —]υ̣σ̣υ̣[— — — — — — — — — —]

   fragment 3
   [— — — —]ο̣ν τοῖς ἐκε̣[— — — — — —]
   [— — — —]νται τῆι ἑτέρ[ᾳ θύρᾳ — — —]
   [— — — —]ους πρὸς ταῖ[ς — — — — —]
   [— — — —] ταῦτα περὶ θυ[— — — — —]
   [— — — —] ἀπίασιν πρὸ[ς — — — — —]
   [— — εἰκό]ν̣α τῆς Ὑγε[ίας — — — — —]
   [— — — — —] τὴν εἰς τ̣[— — — — — —]
   [— — — — — —]τ̣έρας [— — — — — —]
  
   fragment 4
   [— — —]κε̣     ο̣  [— — — — —]
   [— — το․]ς βωμίσκ[ο․ς — — —]
   [— — —]ν ἐξελθὼ[ν — — — — —]
   [— — —] πρὶν ἕλκεσθα[ι — — —]
   [— —] οἴκῳ τὰ δ ὡς ἐτ̣[— — —]
   [— —]ος ανα το ορων[— — — —]
   [— — τ]ὰ ἑξῆς τὰ ἐπὶ τῆς [— — —]
   [— —] εἶτα παραβαλὼ[ν — — —]
   [— — — —]φυλακ[— — — — —]
   [— — — — —]σ̣[— — — — — — —]

   fragment 5
   [— — — —]ρε[— — — — — — — — —]
   [— —ο]υσι τὰ ϊσχά[δια — — — — —]
   [— — —] Πανὶ ὡς ἔθ[ος — — — — —]
   [— — — Δι]ὸς Σωτῆ[ρος — — — —]
   [— — — — π]ρὸς τ̣[— — — — — — —]




Nous voici arrivés au terme de la première étape de notre enquête,
même si, comme bien souvent, tout n'est pas assuré dans nos conclusions.

Pour continuer l'enquête, cliquez ici.



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